Antiquario delle statue
Tout au long de l’histoire des papes, un certain nombre de pontifes se sont appliqués à conserver les antiques vestiges de la civilisation gréco-romaine.
Ces papes “éclairés”, souvent protecteurs des artistes et des humanistes, se comportaient en véritables esthètes, accumulant statues et objets païens qui formeront le fonds des merveilleuses collections du Vatican.
Ce goût - cette passion pour quelques-uns d’entre eux - ne pouvait correspondre qu’au seul désir de créer un musée, si vaste soit-il ; ou à la seule soif de magnificence, si tenace soit-elle. Ni même au seul besoin d’esthétisme. Bien plus importante était la volonté de montrer l’universalité du lieu. Les preuves de cette volonté sont partout présentes à Rome. S’il y a, dans cette ville unique, un heurt permanent entre le païen et le religieux (ou, plus justement, entre le religieux d’hier et le religieux d’aujourd’hui), les deux mondes ne pouvaient tant se côtoyer sans, au fil du temps, se mêler et s’aimer.
Peu à peu, sous l’effet de l’action de quelques papes, la rupture qui séparait les longs premiers siècles du christianisme et l’antiquité va s’amenuiser, les deux mondes vont se rapprocher puis s’unir, la grandeur de l’un concourant à la splendeur de l’autre. Le heurt est devenu salutaire.
À Rome, les colonnes des temples supportent des églises et les obélisques amenés par les Césars sont coiffés d’une croix.
Paul Conte
Rome 1981
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